La construction du TVME, la nouvelle usine high-tech pour le traitement des déchets non recyclables, située à Hénin-Beaumont, est désormais terminée. Le TVME procède dorénavant aux derniers réglages et a commencé à réinjecter du biogaz épuré dans le réseau GrDF. Un procédé unique en France.
Chaussures de sécurité aux pieds et casque sur la tête, nous arpentons l’usine et traversons les différents modules. Tout a évolué vite depuis la fin de l’exploitation de l’ancien incinérateur des ordures ménagères qui était en fin de vie et non équipée de valorisation énergétique.
Construction d’un équipement ultramoderne selon un modèle éprouvé en Allemagne
Les objectifs de la nouvelle unité étaient de trouver une alternative à l’incinération et l’enfouissement pour les déchets non recyclables avec un système de captation des odeurs et une propreté extrême, « un procédé unique en France et second en Europe pour valoriser les matières premières et ressources énergétiques contenues dans les déchets », explique Nathalie Lebrun, chef de projet construction du groupe Tiru.
1000 tonnes de déchets traitées
Les travaux se sont terminés fin avril et depuis, l’usine a fonctionné à vide pendant un mois. À partir du 7 mai, les déchets sont entrés au TVME avec une montée en charge progressive. « Nous sommes actuellement dans une période de réglage », explique Sébastien Chapelet, directeur général des services du SYMEVAD, « il s’agit de vérifier que les machines fonctionnent correctement, que tout s’orchestre bien ».
Durant sa mise en service industrielle, l’établissement tournera à 100 %. « Pendant neuf semaines, une société spécialisée va analyser toutes les performances du TVME, d’un bout à l’autre de la chaîne. »
L’usine a débuté son exploitation en traitant plus de 1 000 tonnes, elle en gérera 1500 prochainement. Ce sont les 24 personnes, dont huit nouvelles recrues, qui travaillent au quotidien au TVME pour piloter l’équipement et gérer les différents modules qui transforment le potentiel énergétique des ordures ménagères en ressources valorisables.
Combustible de substitution
Le TVME est doté d’une unité de méthanisation qui produit du biométhane qui est réinjecté dans le réseau GRDF depuis quelques jours. Cette énergie est issue d’un processus de dégradation des matières organiques. Les déchets sont triés, mouillés, pressés, séchés et affinés. Ils produisent du biogaz. « Le biogaz, c’est du méthane à 70 %, ce qui est trop faible pour être du gaz de ville », précise Nathalie Lebrun.
Le biogaz est par conséquent épuré dans les deux tours blanches de lavage et devient du biométhane à 92 %. « Épuré, il a alors une qualité similaire au gaz naturel », et il peut ensuite être réinjecté dans le réseau GrDF à raison de 2,4 millions de m3/an. La partie solide restante est déshydratée par séchage biologique et transformée en un combustible de substitution aux énergies fossiles classiques (fioul, charbon) appelé CSR. Il est acheminé vers les cimenteries régionales ou à proximité en Belgique.
Le TVME devient l’un des symboles de l’économie circulaire pour le Symevad. Il permet de réduire au maximum les déchets entrants dont seuls 20 % finiront en décharge.
Chiffres :
– Coût : 54 millions d’euros.
– Capacité maximum de traitement : 100 000 tonnes par an provenant de 80 000 tonnes d’ordures ménagères et refus de tri puis 20 000 tonnes d’encombrants.
LA VOIX DU NORD.fr PAR ISABELLE CONYNCK