L’usine de biométhane de Fonroche

Archives

biométhane-fonroche71 000 tonnes par an de matière organique (résidus de maïs, lisiers, etc.) sont décomposées pour produire du biogaz qui alimente le circuit de consommation domestique.

Un an après le début des travaux, l’usine de méthanisation de Villeneuve est entrée en service. Développé par Fonroche, le site baptisé BioVilleneuvois abrite la première usine de méthanisation du groupe basé à Roquefort, à côté d’Agen et spécialisé jusqu’ici dans les panneaux photovoltaïques. La première usine de méthanisation de Fonroche serait ainsi, avec 34 500 MWh de gaz produit par an, soit la consommation annuelle de 11 050 habitants, «la plus importante centrale d’injection de biométhane en France».

Cette première incursion de Fonroche dans la production de biogaz grâce à la décomposition de matière organique, pour un budget de 12 millions d’euros, en appelle d’autres : «En 2016, trois nouveaux chantiers de taille similaires à Villeneuve vont être lancés en Vendée, dans le Lot et en Bretagne, pour des mises en service prévues en 2017», expliquait, la semaine dernière Fabien Haas, responsable de l’activité biogaz de Fonroche. «Une quinzaine de projets sont bien avancés, trois autres sont dans les cartons. Sur les années à venir, Fonroche va investir environ 180 à 200 millions d’euros dans la méthanisation».

Production sécurisée par contrats pour 15 ans

À Villeneuve, l’usine tourne depuis fin octobre début novembre, date à laquelle les premiers apports en matière organique ont été incorporés dans le méthaniseur : «On produit du gaz depuis mais il était brûlé par une torchère le temps de réaliser des mesures pour contrôler qu’il était bien conforme au cahier des charges et pouvait être injecté dans le réseau domestique». Le feu vert a été accordé et depuis le 23 décembre donc, le biogaz produit à la zone de la Boulbène par la décomposition des matières organiques est transformé en méthane puis envoyé dans le réseau pour être consommé par les usagers.

La capacité de l’usine BioVilleneuvois lui permet d’absorber 71 000 t de matière organique par an : «Nous avons signé des contrats avec trois principaux apporteurs que sont Deuerer (ex-Villeneuve Pet Food), D’Aucy à Penne et «L’Œuf gascon». Nous avons aussi contracté avec des éleveurs locaux, dans un rayon de 10 à 15 km alentours qui amènent leur lisier, avec l’abattoir qui amène du sang, avec France Prune qui apporte du jus de prune…».

Gros point positif à l’ouverture, la totalité du carburant de l’usine, c’est-à-dire la matière organique, est garantie à l’année : «Nous avons signé des contrats avec nos partenaires et sommes assurés de recevoir nos 71000 t annuelles pendant 15 ans. Autrement dit, pour 15 ans, 100 % de la méthanisation est sécurisée. C’est très important pour nous et pour les banques qui nous soutiennent».

Si BioVilleneuvois produit du biogaz, un digestat, sorte de boue résiduelle, reste au fond de la cuve après la décomposition de la matière : «Il s’agit d’un produit qui a une très bonne valeur agronomique en substitution des engrais chimique. Pour les agriculteurs, c’est à la fois un gain économique et environnemental». Intérêt non négligeable, «le digestat est désodorisé» : «On peut l’épandre à proximité des habitations sans nuisance olfactive».

Source de l’article la depeche.fr | Auteur Jérôme Schrepf | Le 12 décembre 2015