Observatoire européen du biométhane
Présentation par France Biométhane du nouvel Observatoire européen du Biométhane réalisé par SIA Partners et publication de son second Livre Blanc avec ses recommandations pour libérer le potentiel de la filière en France
Associé au cabinet de conseil SIA Partners, France Biométhane présente son 3ème Observatoire européen du biométhane. Celui-ci relève une consolidation de la croissance du biométhane en Europe avec une augmentation de 9% du nombre d’installations et de 6% de la capacité installée. En parallèle, le think tank publie son 2nd Livre Blanc. Celui-ci contenant des recommandations pour libérer le potentiel de la filière en France. Alors que le verdissement du gaz se confirme en Europe, France Biométhane propose un ensemble de mesures concrètes. Ceci, pour assurer une croissance durable de la filière française. Mais aussi pour consolider ses expertises nationales et lui permettre de gagner en compétitivité.
Une forte hétérogénéité de développement du gaz vert en Europe
Avec respectivement 10 et 4TWh de capacité installée (contre 1TWh atteint en France en 2019), l’Allemagne et le Royaume-Uni continuent de faire figure de pionniers dans le verdissement de leur gaz. La dynamique tend à se stabiliser dans ces deux pays, notamment en Allemagne du fait de l’abandon du modèle de cultures énergétiques dédiées. Néanmoins, le biométhane au Royaume-Uni pourrait connaître un second souffle sur les usages mobilité et chauffage à la faveur d’un changement d’orientation de la politique énergétique. L’Italie se donne également les moyens de ses ambitions avec une évolution de la réglementation très favorable à la production de gaz vert. 900 demandes préliminaires de raccordement sont d’ores et déjà en attente.
Le soutien au gaz vert continue d’adopter des formes variées en Europe. Le mécanisme de tarifs de rachat garantis mis en place dans plusieurs pays (Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, France, etc.) a fortement encourager la croissance de la filière. Aussi, d’autres pays tels que la Finlande ou l’Italie ont choisi de stimuler le développement du biométhane. Cela, en obligeant l’incorporation d’une partie de bio-GNV dans leur mix carburant.
La répartition des matières organiques utilisées pour la production de gaz tend vers une augmentation du poids des déchets agricoles et des biodéchets. Au détriment de la part de cultures énergétiques qui se réduit à 40%. Les boues de station d’épuration fortement utilisées en Suisse et en Suède ont cédé la place aux unités territoriales de valorisation de déchets agricoles et organiques du Danemark et des Pays-Bas.
Un fort potentiel pour la filière française
En effet, l’observatoire européen du biométhane démontre une amplification de la filière en France. Le nombre d’unités injectant du biométhane au réseau passant de 44 en 2017 à plus d’une centaine aujourd’hui. L’objectif de 10% de gaz vert dans les réseaux en 2030 inscrit dans la loi de transition énergétique de 2015 paraît plus que jamais atteignable. 800 demandes de raccordement ont été déposées entre 2011 et 2019 par des porteurs de projets. France Biométhane rappelle en outre que chaque nouvelle unité représente de 3 à 10M€ d’investissement en construction. Cela représente également la création de 10 emplois pérennes dans les territoires ruraux.
Au-delà de la production d’énergie renouvelable, la méthanisation fournit des services quantifiables à la collectivité et aux territoires. Les «externalités positives», comme l’a récemment souligné le Comité de Prospective de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Traitements des biodéchets, diminution des gaz à effet de serre, limitation de la pollution des eaux, création d’emplois locaux, diminution du recours aux engrais azotés, etc. Une juste valorisation de ces services rendus, ainsi que le développement massif de la filière. Cela permet d’envisager une baisse progressive de ses coûts de production. Également, cela rend crédible le scénario de 100% de gaz vert en 2050.
Les recommandations de France Biométhane
En dépit de ces bénéfices, le développement des projets reste un parcours long, coûteux et complexe. Les temps de développement entre l’initiation des projets et leur mise en service varient de 3 à 10 ans. Dans ce contexte, les experts du think tank ont planché sur une série des recommandations organisées en 4 axes. Ces derniers sont rassemblées dans le livre blanc publié ce jour. France Biométhane insiste tout particulièrement sur la nécessité de systématiser la concertation, d’une part. Et d’instaurer un cadre réglementaire stable et prévisible pour permettre l’industrialisation et la compétitivité de la filière, d’autre part.
Sur ce point France Biométhane propose notamment l’aménagement de périodes de transition lorsque la réglementation est amenée à changer. Mais aussi la mise en oeuvre d’un mécanisme de réduction des tarifs d’achat du biométhane progressif et lisible. Le think tank propose également des idées pour valoriser concrètement les « externalités positives » dans le modèle économique de la filière. Par exemple, en créant des Certificats d’économie de fertilisants sur le modèle des certificats d’économie d’énergie. Enfin, il suggère plusieurs mesures visant à aménager en concertation le cadre réglementaire et fiscal de la production de biométhane.
Recommandations de Mr Pierre de Froidefond
« Les projets de méthanisation mettent en jeu des dynamiques de territoire. Il faut articuler les producteurs d’intrants, les utilisateurs des fertilisants produits, les collectivités locales et l’administration. Afin de mener à bien un projet viable. C’est un travail de concertation qui s’inscrit dans la duré. Il ne faut donc surtout pas que les règles changent en cours de route » déclare Mr Pierre de Froidefond, l’un des deux présidents de France Biométhane. « Nous espérons que les décideurs se saisiront de nos propositions. L’actualité nous rappelle chaque jour qu’il y a urgence à décarboner notre énergie. La filière française mature depuis plusieurs années et il ne manque pas grand-chose pour qu’elle décolle ».