L’objectif est de « faire connaître cette filière qui nait et lui donner des perspectives », présente Catherine Foulonneau, directrice stratégie et territoire de GRDF. Le panorama a été réalisé par le syndicat des énergies renouvelables (SER), les transporteurs et distributeurs de gaz GRTgaz, GRDF, SPEGNN et TIGF. Il porte sur le gaz renouvelable (ou biogaz). Les données concernent surtout les sites d’injection dans le réseau au 31 décembre 2015.
Huit régions sur douze possède une unité d’injection
Résultat : il existait à cette date 17 sites d’injection en France métropolitaine : 8 unités agricoles autonomes, 5 valorisant des déchets ménagers et des biodéchets, 3 installations agricoles territoriales et 1 station d’épuration. Ces sites sont répartis dans huit des douze nouvelles grandes régions. Seuls la Normandie, le Centre Val de Loire, le Languedoc Roussillon Midi Pyrénées et Paca n’accueillent pas d’unité d’injection.
Cela dit, 200 projets sont répertoriés dans la file d’attente pour une capacité de production de 3866 GWh, « ce qui correspond à la consommation annuelle moyenne de 320000 clients », compare Jean-Louis Bal, président du SER. « Ou de 17000 bus ou camions roulant au biogaz carburant. » Un projet est intégré dans la file d’attente de raccordement lorsqu’il atteint la commande de l’étude de phase 2 (étude de faisabilité pour les réseaux de transports ou étude détaillée pour les réseaux de distribution). Ces 200 projets se répartissent dans la totalité grandes régions métropolitaines et pourraient avoir abouti d’ici deux à quatre ans. A noter : GRDF annonce avoir déjà raccordé deux unités depuis le début 2016, portant le nombre de sites d’injection à 19.
Seulement 0,02% de la consommation Française
En ligne de mire, la filière a les yeux rivés sur les objectifs fixés par le gouvernement. La loi de transition énergétique, adoptée en 2015, prévoit une part de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation nationale de gaz en 2030. A plus court terme, le projet de programmation pluriannuelle des investissements fixe deux cibles à l’injection de biométhane dans le réseau : 1,7 terawattheure (TWh) en 2018, puis 8 TWh en 2023.
Où en est-on ? Sur l’année 2015, la quantité de biométhane injectée a tout juste atteint 82 gigawattheures (GWh). C’est seulement 0,02 % de la consommation française de gaz. Mais une partie des unités n’ont été raccordée qu’en fin d’année et n’ont donc pas produit pleinement. La France disposait en réalité fin 2015 d’une capacité d’injection de 279 GWh.
Source de l’article Environnement Magazine l Auteur Thomas Blosseville l Le 21 Avril 2016