La France indépendante en gaz en 2050
Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ?
La lutte contre le changement climatique, à la hauteur des ambitions adoptées dans l’accord de Paris, repose sur une transition énergétique réussie. La France a pris des engagements aux niveaux mondial, européen et national pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le Plan Climat de la France initié en juillet 2017 par Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire,
réaffirme la stratégie volontariste pour la transition énergétique avec des objectifs ambitieux, comme celui d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Haut Conseil pour le climat (HCC)
Leur second rapport rappelle que les objectifs (budgets carbone) que la France s’est fixé à la suite de l’Accord de Paris ne sont pas atteints. Les émissions de la France ont diminué de 0,9 % en 2019, ce qui est similaire aux années précédentes et loin des -3 % attendus dès 2025 afin de parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Le rapport met en avant une approche décentralisée et régionalisée de la stratégie bas-carbone, notamment parce que certains secteurs tels que l’industrie et l’agriculture ne sont pas répartis de manière homogène sur le territoire.
La méthanisation est évoquée comme moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, et particulièrement de l’élevage.
Etude ENEA
Développer une filière française BIO-GNL carburant pour décarboniser les transports.
La filière bio-GNL carburant représente une opportunité unique pour les pouvoirspublicsfrançais de lutter à la fois contre les émissions de particules fines et contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport routier de marchandises. L’objectif est d’initier au cœur des territoires une logique vertueuse de boucles locales d’énergie qui bénéficiera au monde agricole et à l’économie nationale.
Un mix de gaz 100% renouvelable en 2050 ?
L’ADEME, GRDF et GRTgaz publient une étude sur la faisabilité technico-économique d’un gaz d’origine 100% renouvelable.
Aux Assises européennes de la transition énergétique, Bruno Lechevin, Président de l’ADEME, en présence d’Édouard Sauvage, Directeur général de GRDF et de Thierry Trouvé, Directeur général de GRTgaz, a présenté les principaux enseignements de cette étude. À partir d’hypothèses différentes sur le développement de chacune des filières de production et dans une dynamique d’amélioration de l’efficacité énergétique et de meilleure maîtrise de la consommation d’énergie, cette étude présente 4 scenarii, dont 3 correspondent à un mix gaz 100% renouvelable.
Cette étude vient conforter le fait qu’à fort niveau de production d’énergie renouvelable, les systèmes gaziers et électriques interagiront fortement et vont évoluer conjointement. Le power-to-gas permettra de valoriser les excédents de production d’électricité renouvelable en apportant une capacité de stockage intersaisonnier à l’électricité dans le réseau gazier. Le gaz renouvelable permettra aussi de contribuer à l’équilibre du système électrique avec des centrales thermiques alimentées par du gaz renouvelable permettant de fournir l’énergie en période de pointe.
Etude Colombus Consulting
Les nouveaux modes de production de gaz renouvelable permettront de fournir du gaz économiquement rentable et impacteront la chaîne de valeur.
MARCHÉ DU GAZ Vers l’indépendance gazière de la France en 2050 ?
extrait page 4 du Rapport
L’essor de la production de gaz renouvelable localisée entraînera une mutation profonde de la chaîne de valeur du gaz garantissant une indépendance gazière à l’horizon 2050.
Les nouveaux modes de production de gaz renouvelable permettront de fournir du gaz économiquement rentable et impacteront la chaîne de valeur. Aussi, la modification du système d’importation s’accompagne d’une véritable révolution technologique et d’un nouveau modèle à mettre en place chez les fournisseurs de gaz.
La chaîne gazière, verticale et unidirectionnelle doit s’adapter à un système énergétique distribué. En effet, les infrastructures de réseau et de stockage existantes devront être capables d’accueillir du gaz renouvelable. Et de le faire circuler dans les deux sens tout en optimisant la consommation à la maille locale. Également, les fournisseurs devront imaginer de nouvelles offres tout en s’adaptant à l’émergence de nouveaux producteurs locaux.
Enfin, la France devra accueillir sur le territoire des actifs de production décentralisés pour produire du gaz renouvelable. L’intégration de bout en bout de la chaîne de valeur est indispensable pour atteindre les objectifs d’indépendance gazière de l’Etat français, de maîtrise des prix et de réduction des émissions de carbone.
Auteurs de l’étude :
Abel Maniez, Consultant, spécialiste du marché du gaz
Alexandre Malric, Senior Manager, expert du secteur de l’énergie