Vers un transport dé-carboné avec GCA

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Déployer 42 stations service pour 200 camions : tel est le projet d’Axègaz et du Groupe Charles André (GCA), déposé sous le nom de LNG Motion dans le cadre du programme européen CEF.
La révision en cours du « paquet » européen Climat-Energie prévoit une nouvelle réduction de 30 % des émissions de CO2 dans les transports routiers de marchandises d’ici à 2030. « Au regard des efforts et des investissements consentis par les constructeurs de véhicules industriels pour respecter la norme Euro VI, il semble difficile d’atteindre cet objectif au moyen des motorisations diesel », analyse Edouard de Montmarin, directeur du développement chez Axégaz Solutions Transport.
Les atouts de la propulsion gaz ont été démontrés en 2015 par une étude comparative qui fait aujourd’hui référence. Elle a été réalisée à l’initiative d’Easydis, filiale logistique de Casino, avec le soutien et le concours de l’ADEME, Iveco, Axègaz, la société d’ingénierie CRMT et les Transports Jacky Perrenot. A l’aide de différents profils de parcours effectués en charge par deux tracteurs Iveco – Stralis Euro VI de 460 ch et Stralis GNL de 330 ch – la baisse moyenne des émissions de CO2 est de 10 % et…jusqu’à 70 % avec l’emploi de biométhane ou Bio-GNL… « Avec 200 tracteurs routiers au Bio-GNL, la réduction des émissions CO2 est équivalente aux rejets de 20 000 voitures citadines », souligne Edouard de Montmarin. La division par deux des nuisances sonores, déterminantes pour les applications urbaines en particulier nocturnes, un prix inférieur de 20 % par rapport au gazole, et la disponibilité de la ressource sont d’autres arguments qui plaident pour le gaz naturel.

Un investissement de plus de 60 millions d’euros

Deux conditions sont désormais nécessaires à la transition vers ce carburant alternatif sous sa forme compressée (GNC) ou liquéfiée (GNL) selon Claude Blanc, Directeur Technique de GCA : « Disposer d’un réseau de distribution dense et de véhicules performants permettant une exploitation rentable dans tous segments du transport routier ». Tel est le but poursuivi par le projet européen LNG Motion avec lequel concourent Axègaz et GCA. « Notre projet représente un investissement de plus de 60 millions d’euros à travers le déploiement d’un réseau de distribution GNL composé de 42 stations-service publiques dans 9 pays européens, dont la France, et l’acquisition de 200 véhicules GNL », expose Jérôme Minfray, directeur commercial de la branche vrac.
Situés le long de corridors de transport identifiés, ces investissements sont éligibles à un financement européen allant jusqu’à 50 %, à même de couvrir une bonne partie du surcoût des véhicules gaz. Le projet Axègaz-GCA consiste à concevoir une infrastructure européenne de distribution normée et standardisée, suivie d’une exploitation dans des conditions réelles. En sus des aspects environnementaux, elle couvre plusieurs dimensions, insiste Claude Blanc : « Technique liée à la configuration des stations et des véhicules, logistique pour l’approvisionnement du réseau de distribution, économique pour déterminer le business-model adapté, et humaine avec la participation active des conducteurs et des exploitants ».

L’ensemble du projet sera mené jusqu’en 2020. « Vaisseau-amiral, notre première implantation à Corbas chez Lavarhône illustre son caractère pluridisciplinaire. En plus d’alimenter une flotte de tracteurs routiers, le site sélectionné se trouve à proximité d’un chantier combiné rail-route Novatrans, d’une agence Tea/Walon spécialisée dans la distribution de voitures, et dispose d’une station de lavage citernes. Toutes ces applications sont intéressées par l’alternative fournie par l’énergie gaz », confie Edouard de Montmarin. Également partenaires, les constructeurs de véhicules industriels annoncent l’arrivée prochaine de nouvelles générations de motorisations au gaz plus performantes en termes de puissance et d’exploitation. Les lauréats de l’appel à candidatures au programme européen CEF seront connus en juillet 2016.